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Une campagne présidentielle aux Etats-Unis a toujours une bande-son. Dès le retrait de Joe Biden, le choix de Kamala Harris s’est porté sur Freedom, de Beyoncé. Ce morceau vitaminé convient bien à son positionnement politique. La vice-présidente veut opérer une réconciliation entre les démocrates et la notion de liberté, longtemps confisquée par le camp conservateur.
Kamala Harris œuvre à élargir son potentiel électoral. Chaque parti prétend être une « big tent », un large toit sous lequel de nombreux Américains, pas forcément affiliés, pourraient se retrouver. Mais seul le Parti démocrate semble disposer de cette capacité. Le Grand Old Party (GOP), lui, absorbé par le mouvement MAGA (« Make America Great Again ») et rangé derrière un candidat condamné au pénal, présente une vision apocalyptique du pays. Il compte sur l’inflation et la pression migratoire comme seuls arguments de campagne.
Pour la soirée d’ouverture de la convention démocrate à Chicago (Illinois), lundi 19 août, Hillary Clinton a parlé des fissures dans le plafond de verre – l’accession des femmes à la présidence – qu’elle avait ébréché lors de sa propre candidature, en 2016. Que devine-t-elle à travers ces fissures ? « Je vois la liberté. Je vois la liberté de prendre nos propres décisions au sujet de notre santé, de nos vies, de nos amours, de nos familles. La liberté de travailler dignement et de prospérer, de croire selon notre choix, ou de ne pas croire. De nous exprimer librement et honnêtement. Je vois la liberté face à la peur et l’intimidation, face à la violence et l’injustice, le chaos et la corruption. » Liberté : tout un programme.
Pour les démocrates, cette valeur cardinale honore d’abord les droits individuels sans discrimination d’origine, de sexe ou de religion. S’inscrivant dans la continuité du mouvement pour les droits civiques, dans les années 1960, elle se trouve directement associée à la notion d’égalité. Une façon de renouer avec Abraham Lincoln, figure tutélaire du Parti républicain, qui s’opposait ainsi à l’esclavage. « Ceux qui refusent la liberté aux autres ne la méritent pas pour eux-mêmes », écrivait-il, dès 1859.
Les démocrates ont une approche multiforme de la liberté. Ils veulent favoriser la participation citoyenne dans les élections, là où la droite, dans de nombreux Etats, a cherché à limiter les modalités de vote par anticipation. Il s’agit aussi de protéger les groupes vulnérables – notamment LGBTQ+. De défendre le droit à un air pur et à une eau propre. De fréquenter sans crainte les lieux publics, surtout les écoles, face à la prolifération des armes de guerre, que les républicains refusent de limiter ou d’interdire.
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